Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/80

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malheureux combat. Les suites seraient un procès qui, suivant toute apparence, tournerait contre moi. J’ai été l’agresseur. Tous ses domestiques déposeraient qu’il ne m’a point cherché, et que c’est moi qui ai été le trouver… Ô ma Cécile ! l’imprudence que j’ai commise est si contraire à mes principes, et quoique vous gardiez le silence, je sais qu’elle est si opposée aux vôtres, que jamais, malgré ses crimes, je ne me pardonnerais sa mort.

Il vivra, s’écria Cécile, cherchant à déguiser sa terreur ; ne craignez rien, il vivra. À l’égard de sa blessure et de ses souffrances, c’est une juste punition de sa perfidie. Allez donc à Margate. Ne vous occupez plus que de Mme Delvile, et faites en sorte qu’elle ignore toujours ce qui s’est passé. Je ferai tout ce que vous m’ordonnerez : mais si ce que je redoute venait à arriver, si la santé de ma mère ne se rétablissait pas, que mon père demeurât inflexible, que M. Monck-