Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/81

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ton mourût, et que l’Angleterre ne me fût plus un pays qu’il me convînt d’habiter, voudriez-vous en ce cas consentir à me suivre ? Pourrais-je !… Ne dépends-je pas de vous ? N’avez-vous pas le droit de commander ? Parlez ; vous n’avez qu’à dire un mot. Voulez-vous que je vous suive à l’instant ?

Delvile, touché de sa condescendance, eut peine à trouver des termes pour lui exprimer sa reconnaissance. Non, ma Cécile, s’écria-t-il, je ne suis point assez injuste pour abuser de vos bontés : nous attendrons du moins que la nécessité nous force à embrasser ce parti. Emmener ma femme dans une circonstance où j’ignore encore si ma vie n’est point en danger !… La faire sortir d’un royaume d’où je suis obligé de fuir ! La forcer à s’exiler au premier instant que je déclarerais mon mariage ? Non, à moins que je ne sois destiné à être éternellement étranger à ma patrie, il est impossible que j’acquiesce à votre proposition. Croyez qu’il n’y aura