Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/102

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pointe, malgré une espèce de raccommodement qui s’étoit fait entre lui et madame Duval), » mademoiselle a été envoyée chez nous, et nous ne sommes pas les maîtres, comme vous voyez, de vous la délivrer ».

Je promis de lui rendre mes devoirs le lendemain à l’heure qu’elle jugeroit à propos de me fixer. Après quelques contestations, elle m’invita à déjeuner, et nous retournâmes chez nous.

Quelle malheureuse aventure ! Je n’ai pas fermé les yeux de toute la nuit : mille fois j’ai souhaité d’être restée à Berry-Hill ; je ferai l’impossible pour hâter mon retour ; et une fois rendue à ce séjour d’une heureuse tranquillité, je ne l’abandonnerai plus pour tous les plaisirs de la terre.

Madame Mirvan eut la bonté de m’accompagner ce matin chez madame Duval : le capitaine m’offrit aussi son bras ; mais je le remerciai, car je craignois qu’on ne regardât sa présence comme une insulte.

Madame Duval reçut madame Mirvan de très-mauvaise grace ; mais elle m’accueillit avec toute la tendresse dont je la crois capable. Notre rencontre semble l’avoir beaucoup affectée ; elle en donna