Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/104

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Elle doit avoir été mariée fort jeune : j’ignore son âge ; mais on ne lui donneroit guère plus de cinquante ans. Elle s’habille richement, et met beaucoup de rouge : son visage offre encore des restes d’une grande beauté.

Je ne sais quelle auroit été la fin de cette visite, si le capitaine n’étoit venu prendre madame Mirvan : il persista à demander que je retournasse avec eux. Cet homme est devenu tout d’un coup de mes amis, et il embrasse ma cause avec une chaleur qui me fait trembler. Madame Mirvan, toujours attentive à réparer les torts de son époux, appaisa madame Duval, en l’invitant poliment de venir prendre le thé et passer la soirée chez nous. C’est avec beaucoup de difficulté que le capitaine se prêta à différer son départ. Que nous restoit-il à faire ? Je ne pouvois pas décemment quitter Londres dans le moment même où madame Duval m’y avoit rencontrée ; et y demeurer seule sous sa protection, — c’est une idée que la bonté de madame Mirvan avoit su prévenir. Je craignois également que madame Duval ne nous suivît à Howard-Grove : ainsi il fallut nous résoudre à passer encore quelques jours, et même toute une semaine