Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre aussi inattendue et aussi peu souhaitée ! J’ai craint depuis long-temps cet événement et les suites qui devoient en résulter. Après vous avoir reconnue, il étoit naturel que madame Duval dût vous réclamer : je ne connois que trop bien ses intentions, et j’ai prévu depuis bien des années les contestations dont nous sommes menacés actuellement.

Quelque fâcheuses que soient les circonstances de cette affaire, il ne faut pas vous décourager, ma chère. Tant qu’il me restera un souffle de vie, il sera consacré à votre service, et je prendrai de même tous les arrangemens possibles, pour établir solidement votre bonheur après ma mort. Persuadée de mon appui, reposez-vous sur ma tendresse, et ne vous livrez pas aux craintes que madame Duval pourroit chercher à vous inspirer. Conduisez-vous envers elle avec le respect et tous les égards qui sont dus à une aussi proche parente. Souvenez-vous qu’en oubliant son devoir, elle ne vous autorise pas à négliger le vôtre : plus vous serez frappée des défauts d’autrui, plus il faudra, ma chère, vous étudier à en éviter jusqu’à l’ombre. Je vous recommande donc d’être sur vos gardes, pour que nul manque d’attention, nulle