Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/107

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froideur ne lui fasse soupçonner l’indépendance que je vous assure ; et lorsqu’elle aura fixé le temps de son départ, fiez-vous à moi du soin de m’opposer à ses projets : je vous promets que vous ne la suivrez point ; mon refus est tout prêt, et j’en fais mon affaire. Je sens, à la vérité, que cette tâche est difficile ; mais il ne conviendroit pas, ou plutôt il seroit impossible que vous vous en chargeassiez. Je suis peu surpris, au reste, de la mauvaise opinion qu’elle a de moi ; je plains plutôt son étrange aveuglement. Voyant l’impossibilité de colorer sa propre conduite, elle cherche des torts à tous ceux qui ont été intéressés aux événemens malheureux qu’elle n’a que trop sujet de déplorer. C’est-là la raison de son endurcissement, et elle doit, en quelque sorte, lui tenir lieu de justification.

Rien ne pouvoit m’être plus agréable que le desir que vous me témoignez de retourner à Berry-Hill : votre long séjour à Londres, et la dissipation dans laquelle vous vivez, me mettent mal à mon aise. Je ne prétends pas cependant que vous renonciez aux parties auxquelles vous êtes invitée ; madame Mirvan pourroit regarder votre refus comme une censure, et rien ne s’accorderoit plus mal avec