Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/120

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bien vous y seriez mal reçu si vous vous avisiez de tenir des propos aussi grossiers. Il n’y a pas de perruquier, pas de savetier, qui n’eût honte de vous ».

Le Capitaine. « Madame, je vous abandonne volontiers vos perruquiers et vos décrotteurs. Vous pouvez faire parade de leurs mœurs tant qu’il vous plaira, et je suis fort aise que vous les goûtiez tant. Mais, quant à moi, je vous dirai avec cette même franchise qui caractérise vos conseils, que je ne suis pas habitué à la société de ces messieurs ».

« Mesdames et messieurs, interrompit madame Mirvan, si vous ne prenez plus de thé, je vous invite de venir vous promener avec moi ». Nous nous levâmes sur le champ, Marie et moi, et mylord Orville nous suivit. Les autres demeurèrent à disputer, et nous étions peut-être au bout de la salle avant qu’ils s’apperçurent de notre absence.

Comme l’époux de madame Mirvan avoit eu tant de part à la contestation, mylord Orville s’abstint de gloser sur cette scène indécente. Il n’en fut plus question le moment d’après, et la conversation prit enfin un ton d’honnêteté et de gaîté. Je m’y serois intéressée avec plaisir, si j’avois pu oublier le ridotto. Je