Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/126

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de me justifier me porte à saisir cette occasion pour lui faire mes excuses de la conduite extravagante que j’ai tenue au ridotto. Soyez persuadée, mademoiselle, que j’en ai un regret sincère ; et s’il m’étoit permis de vous avouer ce qui m’a encouragé à…

Il s’arrêta ; mais je ne lui fis point de réponse. Je me rappelois la conversation dont miss Mirvan avoit été témoin, et je supposois qu’il me parleroit de la part que mylord Orville y avoit eue : je n’étois guère curieuse d’entendre répéter ce récit. La suite de notre entretien me prouva, en effet, que je l’avois devinée : j’ignore quel étoit son dessein, à moins qu’il ne voulût se faire un mérite d’avoir pris ma défense.

« Et cependant, continua-t-il, mes excuses ne serviront qu’à mettre au jour ma trop grande crédulité, mon défaut de jugement et de pénétration. Il ne me reste donc qu’à vous demander pardon, et espérer qu’à l’avenir… ».

Dans ce moment, le domestique de sir Clément ouvrit la porte, et j’eus le plaisir de revoir le capitaine, madame Mirvan et sa fille.

« Oho ! s’écria le capitaine, vous voilà logés bien et à votre aise ; mais nous