Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/130

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et la fureur de madame Duval en crainte. Il est vrai que le premier s’annonça de manière à faire peur : il saisit la pauvre femme par les épaules, et la secoua avec tant de violence, qu’elle cria au secours. Il n’y avoit, ajouta-t-il, que sa vieillesse et sa laideur qui pussent lui épargner un traitement moins délicat.

M. Dubois, qui jusqu’ici étoit demeuré fort tranquille près du feu, se mêla enfin de la partie, et éclata en plaintes contre le capitaine. On fit peu d’attention à ce qu’il disoit, et d’ailleurs on ne le comprenoit pas. Madame Duval se soulagea par un torrent de larmes.

Après que nous les eûmes séparés, je la priai de permettre qu’une des servantes de la maison l’aidât à sécher ses habits : elle y consentit, et nous prîmes, pendant cet intervalle, toutes les précautions possibles pour la préserver du froid. Dans cette situation désagréable, nous attendîmes près d’une heure avant qu’on pût trouver une voiture, et ensuite nous partîmes dans le même ordre dont on étoit convenu avant notre accident.

Je ferai une visite ce matin à la pauvre madame Duval, pour m’informer de sa santé, dont je serois inquiette, si sa