Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/139

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Je lui répondis qu’il avoit été avec le capitaine Mirvan.

« On m’avoit dit qu’il étoit de votre partie, madame » ?

J’espère que cet étourdi ne se sera pas vanté d’avoir borné ses secours à moi seule. En attendant, mylord Orville ne pressa point ce sujet ; il me dit « qu’il espéroit que cette fâcheuse aventure ne m’empêcheroit pas de continuer à embellir Ranelagh de ma présence ».

« Le temps de notre séjour à Londres est sur le point d’expirer, mylord ».

« Comment madame, comptez-vous de nous quitter si vîte » ?

« Oui, mylord, nous nous sommes déjà arrêtés plus que nous ne pensions ».

« Avez-vous donc un goût si décidé pour la campagne » ?

« Nous n’avons fait le voyage que pour venir à la rencontre du capitaine Mirvan ».

« Et miss Anville ne s’intéresse-t-elle pas un peu à tant de personnes qui seront affligées de son départ » ?

« Mylord, je suis sûre que vous ne vous imaginez pas… ». — J’en demeurai-là, et certes je ne savois pas ce que j’allois dire. Mon ridicule embarras m’en attira un second. Mylord Orville s’avança