Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/146

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monde : je connois trop la bonne opinion que vous avez de votre nation, pour vous faire l’affront de croire qu’un Français puisse avoir besoin de moi, quand il est question de vous défendre ».

Madame Duval. « Bravo, monsieur, continuez ; cela est digne de vous. Si le pauvre Dubois n’avoit pas partagé avec moi ce fâcheux accident, je n’aurois eu besoin des secours de personne ».

Le Capitaine. « Je vous promets que les miens vous eussent laissé en plein repos : je sais mieux garder mon rang. D’ailleurs, il ne s’agissoit que de vous plonger un tant soit peu ; vous pouviez arranger cela à vous deux ; et j’aurois été de trop ».

Madame Duval. « Je pense que vous cherchez à me faire accroire que monsieur m’a joué ce tour à dessein » ?

Le Capitaine. « Mais très-certainement ; qui en douteroit ? Un Français faire une mal-adresse ! vous n’y pensez pas, madame : passe encore pour un rustre Anglais. À quoi bon tous les sauts et les cabrioles de vos maîtres de danse, si vous ne savez pas seulement tenir l’équilibre » ?

Pendant ce dialogue, sir Clément Willoughby se présenta dans la salle. Il af-