Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/148

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de plaider sa cause avec beaucoup de solemnité. Il espéroit, dit-il, que la compagnie conviendroit du moins qu’il n’appartenoit point à une nation de sauvages, et qu’ainsi il étoit incapable d’offenser une dame de propos délibéré ; qu’au contraire, en tâchant, comme il étoit de son devoir, de sauver madame Duval, il en avoit pâti lui-même, de façon à s’en ressentir long-temps. Puis il ajouta, avec une physionomie alongée, qu’il se flattoit qu’on ne le taxeroit pas de prévention, s’il soutenoit que cette malheureuse chute ne devoit être attribuée qu’à un choc violent qu’il avoit reçu de quelque personne mal-intentionnée ; qu’il ne décideroit pas cependant si c’étoit dans le dessein de faire tomber sa dame, ou seulement pour éclabousser ses habits.

Cette contestation fut enfin terminée par madame Mirvan, qui nous proposa d’aller voir le cabinet de curiosités de Cox. On fut bientôt d’accord, et on fit arrêter des voitures.

Ce cabinet offre des choses surprenantes et d’une grande richesse : il m’intéressa peu cependant ; c’est une pure parade, mais il est vrai qu’elle tient du merveilleux.