Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/156

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Le Capitaine. « Non certes : car, tenez, tel que me voici, je n’ai pas plus de couleur qu’un autre ; et cependant, si vous me mettiez en colère, vous me verriez, par la sambleu, plus rouge que toutes ces Jezabels plâtrées qui s’assemblent ici ».

Mylord Orville. « Si je ne me trompe, il n’est pas si difficile de distinguer le teint naturel de celui qui est emprunté ; l’un offre des nuances ; l’autre, trop uniforme, manque de cette vivacité, de cet éclat, de ce je ne sais quoi qu’on a peine à définir ».

Sir Clément. « Mylord est généralement reconnu pour connoisseur en beauté ».

M. Orville. « Et vous, sir Clément, pour un enthousiaste ».

Sir Clément. « J’en suis fier, réellement : dans une telle affaire, et devant de tels objets, il suffit de ne pas être aveugle pour être enthousiaste ».

Le Capitaine. « Trêve de tout ce bavardage : les femmes ne sont que trop vaines déjà, sans qu’il soit besoin de les enorgueillir davantage ».

Sir Clément. « Obéissance aux ordres de l’officier commandant ! Choisissons un autre sujet. Vous êtes-vous bien amusées, mesdames, à cette pièce » ?