Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendra bien ce que je veux dire, et il vous rendra ce service par égard pour moi ».

« Allez, lui répondit madame Duval, vous ne méritez pas qu’on vous réponde ; vous êtes un vilain brutal — Partons, mon enfant ».

« Écoutez, madame, vous ferez bien de ne pas dire des injures, sans quoi je suis homme à vous montrer la porte ».

« Je saurai parbleu la trouver sans vous ». Elle sortit en grande hâte : je montai avec elle dans un fiacre. Avant notre départ, le capitaine eut encore le temps de lui crier hors de la fenêtre : « Ah çà, madame, n’oubliez pas mon message pour monsieur ».

Vous pensez bien que notre course ne fut pas des plus agréables ; j’ignore qui de nous deux étoit la plus mécontente, quoique par des motifs très-différens. Cependant madame Duval se remit bientôt. Nous fûmes à peine sorties de notre rue, qu’un homme courant à toutes jambes arrêta la voiture. Il s’approcha de la portière, et je le reconnus pour un des domestiques du capitaine. Madame Duval demanda ce qu’il lui vouloit. Il lui répondit en ricanant, et tout hors d’haleine : « Mon maître