Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/172

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à propos de s’adresser à moi, quoique je fusse la seule personne de la partie qui eût été ci-devant à ce spectacle. Ils auroient été fâchés de connoître les endroits publics de Londres moins que leur cousine la villageoise, comme il leur plaît de me nommer. Quoi qu’il en soit, ce souci ne m’inquiéta guère ; mais je fus plus embarrassée de voir que mon habillement excitoit une attention générale.

Enfin, nous nous présentâmes au bureau d’un des receveurs. M. Branghton demanda pour quelle place il distribuoit des billets ? On nous répondit que c’étoit pour l’amphithéâtre. Le jeune Branghton s’approcha de son père, et lui dit : « Vous voudrez bien que je régale miss Anville » ?

« Nous trouverons cela une autre fois », reprit-il en mettant une guinée sur la table. On lui donna deux billets d’entrée.

M. Branghton ouvrit de grands yeux : « Que veulent dire ces deux billets ? dit-il au receveur, il m’en faut davantage ».

« Comment, monsieur, répliqua celui-ci, ne savez-vous pas que le prix est d’une demi-guinée par personne » ?