Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/179

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« Je crains bien, me répondit-il, que la chose ne soit guère possible ; mais je me charge, madame, de vous ramener chez vous ». Il donna en même temps ordre à son domestique de faire avancer la voiture.

Je ne voulus point accepter cette offre, et je déclarai à sir Clément que je ne pensois point à m’en aller sans madame Mirvan.

« Mais comment la trouver ? me répondit-il. Vous ne voudrez point entrer dans l’amphithéâtre ; je ne puis y envoyer mon domestique, et il est impossible que je vous laisse seule ici pour y retourner moi-même ».

Ces raisons étoient sans réplique, et il fallut bien m’en contenter ; mais dès que j’eus le temps de me reconnoître un peu, je me décidai à ne point entrer dans sa voiture, et je lui dis que je préférois de rejoindre ma société.

Il n’en voulut point entendre parler, et il me supplia instamment de ne point retirer la confiance que je lui avois témoignée.

Pendant cet entretien, je vis mylord Orville sur notre passage : dès qu’il m’apperçut, il quitta sa compagnie, et vint vers moi, en me disant d’un air et d’un