Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/199

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peut-être pourtant ne produit-elle cet effet que sur une novice comme moi.

Notre partie étoit composée du capitaine, de madame et de miss Mirvan. Madame Duval passa la journée dans la cité, et je n’en fus pas fâchée.

L’assemblée étoit nombreuse. La première personne que nous vîmes, fut sir Clément Willoughby. Il nous joignit avec sa familiarité ordinaire, et il ne nous quitta plus de la soirée. Sa présence m’embarrassoit ; je ne pouvois le regarder ni l’entendre parler sans me rappeler l’aventure du carrosse ; mais, à ma grande surprise, il ne parut pas déconcerté du tout, quelque forte raison qu’il eût de rougir de sa conduite. Cette effronterie me fit regretter la facilité avec laquelle je lui avois pardonné ; un peu plus de rigueur auroit servi du moins à le rendre plus circonspect.

On exécuta, au milieu d’un babil perpétuel, un très-bon concert. J’ai trouvé en général peu de tranquillité dans ceux auxquels j’ai assisté. Tout le monde admire la musique, et personne ne l’écoute.

Nous ne vîmes mylord Orville que dans la salle à thé, qui est dans un vaste souterrain. Il vint auprès de nous ; je