Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un mylord ! Quelle singularité qu’un homme de distinction, accoutumé, selon les apparences, depuis sa plus tendre jeunesse à fréquenter les premières sociétés du royaume, puisse manquer de bonnes manières ! On trouveroit moins extraordinaire qu’il fût sans mœurs et sans principes. Sir Clément lui-même sembloit modeste en comparaison de ce personnage.

Pendant le thé, la conversation roula sur le temps, les modes, les endroits publics, et les deux tables y prirent également part. Sir Clément y donna lieu, en demandant à miss Mirvan et à moi, si le Panthéon avoit rempli notre attente. Nous lui répondîmes unanimement qu’il la surpassoit de beaucoup.

« Et supposé, dit le capitaine, qu’elles ne s’y plussent pas, croyez-vous qu’elles en conviendroient ? Il faut bien que ce qui est à la mode soit de bon goût, cela est tout clair : sans quoi, je veux être berné, si elles n’avoueroient que c’est l’endroit le plus maussade qu’elles aient jamais vu ».

« La beauté de ce bâtiment, reprit mylord Orville, ne désarme-t-elle pas votre critique ? Vos yeux ne vous disent-ils rien en sa faveur » ?