Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/212

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et me demanda des nouvelles de ma santé, en protestant, sur son honneur, qu’il ne m’avoit pas vue plutôt, sans quoi il n’auroit pas manqué de me rendre ses devoirs. Cette politesse étoit forcée ; mais elle me fit plaisir, puisqu’elle me prouva du moins qu’il avoit changé de manières à mon égard.

Le capitaine étoit toujours également éloigné de se rendre aux instances réitérées qu’on lui faisoit de tous côtés ; il jura qu’il ne vouloit plus entendre parler de cette partie.

« Mais, lui dit l’inconnu, s’il plaît à ces dames d’y aller prendre le thé, vous nous confierez pourtant le soin de les ramener chez elles ; c’est un honneur que chacun de nous ambitionnera ».

Le capitaine y consentit d’assez mauvaise grace ; et après avoir ajouté plusieurs propos désobligeans pour les dames de la société, il lâcha encore quelques sarcasmes des plus déplacés contre la nation française, et sortit brusquement.

Les dames se retirèrent bientôt après avec la plupart des cavaliers de leur société ; le lord étranger, sir Clément et mylord Orville restèrent avec nous.