Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/215

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posée, et ne lui répondois pas : en attendant, il s’est si bien insinué dans l’esprit du capitaine, que celui-ci l’a prié de venir nous voir à Howard-Grove. Cette invitation a éclairci sa physionomie, et dans le même moment mylord Orville s’est retiré.

Sans doute il a dû être choqué d’une distinction aussi impolie et aussi ridicule ; il étoit malhonnête d’inviter sir Clément en présence de mylord Orville, sans faire à celui-ci la même politesse. J’en fus bien fâchée, et j’ai quitté la chambre peu après lui. Sir Clément est encore resté, mais je ne descendrai pas avant qu’il soit parti.

Mylord Orville s’est, sans doute, apperçu de l’assiduité avec laquelle sir Clément tâche de me faire sa cour ; et, à en juger par les civilités déplacées du capitaine, il doit supposer que ce soupirant est écouté favorablement. Cette idée me tourmente cruellement, et j’ai beau faire, elle me revient toujours.

Adieu, mon très-cher monsieur, je vous supplie de m’écris incessamment. Quelle quantité de longues lettres dans quinze jours de temps ! je n’en écrirai peut-être jamais tant ; elles vous auront