Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/217

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j’ai suivi votre journal avec l’attention la plus scrupuleuse depuis le moment où vous avez commencé à le dater de Londres.

J’augure mal, de sir Clément Willoughby ; je le regarde comme un homme artificieux et entreprenant : sa prétendue passion pour vous n’est fondée ni sur la sincérité ni sur l’honnêteté ; la manière dont il s’y est pris, et les occasions qu’il a choisies pour vous en entretenir, approchent de l’insulte.

Sa conduite indigne après l’opéra me prouve suffisamment que, sans le parti violent que vous prîtes, la maison de madame Mirvan eût été la dernière où il vous auroit conduite. Quel bonheur, mon enfant, que vous ayez échappé à ce danger ! Je vous épargnerai mes reproches ; mais il y avoit de l’imprudence à vous confier à un homme que vous connoissiez si peu, et dont la légèreté devoit vous inspirer de la défiance.

Le lord, dont vous avez fait la connoissance au Panthéon, m’inquiète beaucoup moins ; un homme, dont les manières sont aussi hardies, qui affiche le libertinage aussi ouvertement, et qui