Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/238

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duite qui en a été le résultat. Il me reste à vous entretenir, madame, des mesures qu’il convient de prendre pour l’avenir.

Nombre de difficultés se présentent ici, et je désespère de les surmonter selon mes vœux.

J’ai les plus grands égards pour votre opinion, et je suis extrêmement fâché que cette fois-ci elle diffère de la mienne : cependant ne suis-je pas fondé à croire que la félicité de mon Evelina sera plus assurée dans la retraite que dans le tourbillon du monde ? Mais à quoi serviront mes raisonnemens, puisqu’il s’agit d’une femme telle que madame Duval ? Puis-je attendre le moindre succès de tout ce que j’alléguerois pour la faire changer d’avis ? Son caractère violent et emporté m’empêche même d’en faire l’essai : elle est trop ignorante pour se laisser instruire, trop entêtée pour écouter mes représentations, et trop orgueilleuse pour reconnoître ses torts.

Je m’abstiendrai donc d’entrer dans des détails qui produiroient infailliblement des contestations désagréables. Vouloir ramener à la conviction un esprit aussi imbu de préjugés, aussi es-