Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/242

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me bornerai à vous continuer mes conseils, mais je suis peu disposé à me compromettre avec un homme tel que sir John Belmont.

Il me semble, madame, qu’une lettre de votre part feroit le meilleur effet ; il y aura plus d’égard qu’aux représentations d’aucun de nous. Je serois donc d’avis que vous prissiez sur vous de lui écrire pour entamer la négociation. Si dans la suite il consent à voir Évelina, j’ai en réserve une lettre posthume que sa malheureuse épouse m’a laissée pour lui être remise, supposé qu’une telle entrevue eût jamais lieu.

Il est clair que les Branghton n’ont inventé ce projet que dans des vues d’intérêt. En assurant à Évelina la succession de son père, ils se flattent d’obtenir celle de madame Duval, et en cela, je crois qu’ils se trompent. Des esprits de la trempe de cette femme aiment assez à laisser leurs biens à des personnes qui n’en ont pas besoin ; et si notre jeune amie se trouvoit dans une situation opulente, je suis persuadé que sa grand’mère seroit d’autant plus portée à lui faire des avantages.

J’ajouterai encore une considération, dont je ne pourrai pas me départir : j’ai