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Belmont par la douceur ; mais sur-tout qu’il ne soit plus question de procès.

Avec madame Duval, il seroit inutile de se piquer de délicatesse ; il faut lui opposer des argumens qui s’accordent mieux avec sa façon de penser : ainsi je m’abstiendrai de lui dire que son plan est mal imaginé ; mais je tâcherai de prouver qu’il ne sauroit nous convenir dans le moment présent. Ayez la bonté, madame, de lui faire sentir qu’en suivant ses idées, nous manquerions précisément le but qu’elle se propose, puisque, dans le cas même où nous obtiendrions gain de cause, sir John seroit toujours le maître de fixer aussi bas qu’il lui plairoit les prétentions de sa fille ; et nous savons qu’il est très-capable de prendre ce parti, si on le poussoit à bout.

Madame Duval ne sauroit mieux faire que de demeurer tranquille, et d’abandonner entièrement la poursuite de cette affaire : la haine qui subsiste depuis tant d’années entre elle et M. Belmont, ne me permet pas d’augurer favorablement de son entremise. Mon Evelina ne paroîtra également que lorsque les circonstances l’exigeront. Et moi-même, je ne prétends pas agir directement ; je