Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/255

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Madame Duval changea de visage et redoubla d’attention.

« Quoique je n’aime pas trop cette foule d’étrangers qui viennent sans cesse fondre sur notre pays, je ne pus m’empêcher pourtant d’avoir pitié de ce malheureux qui ne savoit pas assez l’anglais pour se défendre. Mais il me fut impossible de le secourir ; la populace s’étoit déjà ameutée, et je crains qu’il n’en ait été rudement traité ».

« L’a-t-on un tant soit peu plongé » ? lui demanda le capitaine.

« Je crois qu’oui ».

« Tant mieux, répondit M. Mirvan ; c’est tout ce que méritent ces faquins de Français. Je parie que celui-ci est un coquin ».

« Puissiez-vous avoir été à sa place ! interrompit madame Duval ; mais de grace, monsieur, ne savoit-on pas qui étoit cet homme » ?

Sir Clément. « Si fait ; et même on m’a dit son nom, mais il m’est échappé ».

Madame Duval. « Ce ne seroit pas, par hasard, M. Dubois » ?

Sir Clément. « Précisément, lui-même ; je me le rappelle à présent très-distinctement ».

Madame Duval. « Dubois ! M. Du-