Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/262

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tre le fond de cette aventure ; il en feroit des reproches éternels à moi et au pauvre monsieur Dubois ».

Lady Howard demanda à voir la lettre, et elle lui promit des conseils.

Madame Duval la lui montra ; elle étoit signée du clerc d’un juge de paix, qui l’informoit qu’un prisonnier arrêté pour crime de trahison, disoit être connu de madame Duval, et qu’avant de le transporter en prison, on avoit bien voulu lui en écrire préalablement, pour savoir si elle pouvoit rendre un témoignage favorable au caractère et à la famille d’un Français nommé Pierre Dubois.

Je ne comprends pas comment cette lettre a pu l’alarmer un moment. Est-il vraisemblable qu’un crime de cette nature puisse être du rapport d’un juge de paix de village ? La fausseté de cette intrigue sautoit aux yeux ; mais la pauvre madame Duval, malgré son caractère violent, s’effraie de peu de chose ; elle a un fond de poltronnerie qui contraste singulièrement avec sa vivacité, et elle est si peu capable de réfléchir sur les circonstances ou la probabilité d’un événement, qu’elle est toujours la dupe de sa simplicité ; je tranche le