Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/265

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au capitaine, qu’elle croyoit même capable de prévenir le juge de paix contre son ami. Je rougissois d’être enveloppée, dans cette ridicule affaire, et ne pensois qu’à la sotte figure que nous ferions chez M. Tyrell.

Nous étions déjà en chemin depuis près de deux heures, et nous attendions à tout moment d’être rendues à notre destination, lorsque j’observai que le domestique de lady Howard, qui nous avoit suivies à cheval, prenoit les devans à perte de vue. Il revint bientôt sur ses pas, et s’avançant au galop vers la portière, il remit à madame Duval un billet, qu’il disoit tenir d’un messager que le clerc de M. Tyrell envoyoit justement à Howard-Grove. Il me glissa en même temps un papier dans la main, sur lequel étoient écrits ces mots : « Ne vous, alarmez pas, quoi qu’il puisse arriver ; vous êtes en pleine sûreté tandis que personne ne l’est avec vous ».

Je reconnus d’abord le style de sir Clément. Je me préparois à quelque aventure désagréable ; mais je n’eus guère le temps de prendre des précautions. Dès que madame Duval eut achevé sa lecture, elle s’écria : « Que faire à présent ? Ne voilà-t-il pas que