Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/264

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sa discrétion. Il fut résolu que je serois du voyage : vous sentez, monsieur, que j’aurois désiré d’en être dispensée.

Je sortis pour commander le carrosse, et je trouvai le capitaine qui m’attendoit déjà au bas de l’escalier ; il brûloit d’impatience de savoir l’issue de cette conférence. Sir Clément survint en même temps, et ils m’accablèrent de leurs questions ; je tâchai de les éluder autant que je pus. J’eus la plus grande peine à me débarrasser de ces deux importuns.

Le carrosse fût bientôt prêt, et madame Duval, qui avoit prié Lady Howard de la faire passer pour indisposée, se glissa hors de la maison sans être vue de personne. Nous sortîmes par la porte du jardin. Elle ordonna au cocher de nous mener chez le juge de paix de Tyrell : c’étoit l’adresse que l’auteur de la lettre avoit indiquée. Je me flattois que ce seroit un nom supposé ; mais, à ma grande surprise, on nous dit que M. Tyrell demeuroit à neuf milles d’ici. Nous partîmes.

Notre course fut des plus ennuyantes. Madame Duval n’étoit occupée que de ses craintes pour la sûreté de M. Dubois. Elle sa félicitoit d’avoir échappé