Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/270

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nua-t-il ; ô la plus aimable des femmes ! ne me refusez pas la faveur de vous découvrir mon cœur ; de vous dire combien je souffre de votre absence ; combien je crains de vous déplaire ; combien je suis pénétré de votre cruelle froideur » !

« Monsieur, vous choisissez mal votre temps pour me tenir de pareils propos. — De grâce, laissez-moi ; courez au secours de madame Duval. Je ne saurois consentir qu’on lui fasse éprouver des traitemens aussi indignes ».

« Et pouvez-vous desirer, pouvez-vous ordonner mon absence ? Quand retrouverai-je l’occasion de vous entretenir, si ce n’est pas à présent ? Ce capitaine me laisse-t-il un moment de repos ? et ne suis-je pas environné sans cesse d’une foule d’importuns » ?

« Sir Clément, je vous prie de changer de langage, sans quoi je ne vous écouterai plus. Ceux qu’il vous plaît d’appeler importuns, sont du nombre de mes meilleurs amis, et si effectivement vous me vouliez du bien, vous parleriez d’eux avec plus d’égards ».

« Vous vouloir du bien ! — ô miss Anville, mettez-moi à l’épreuve ; — montrez-moi ce qu’il faut faire pour vous