Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

convaincre de l’ardeur de mon amour — dites quels sont les services que vous me permettez de vous rendre, et vous me verrez prêt à mettre ma fortune et ma vie à vos pieds ».

« Je n’ai nul besoin, monsieur, de tout ce que je pourrois tenir de vous. Le seul service que j’attends de votre part, c’est de m’épargner à l’avenir des conversations aussi singulières. Encore une fois, laissez-moi, et croyez que c’est s’y prendre bien mal pour s’insinuer dans mon esprit, que de tremper dans des complots aussi effrayans pour madame Duval, que désagréables pour moi ».

« Ce projet est de l’invention du capitaine ; je m’y suis même opposé, quoiqu’à dire vrai, je n’eusse pas la force de me refuser au bonheur de hâter l’instant si long-temps désiré, où je pourrois vous parler encore une fois sans être épié de vos amis. Je m’étois flatté d’ailleurs que mon billet auroit prévenu toutes vos alarmes ».

« En voilà assez, je crois, monsieur ; et si vous ne jugez pas à propos d’aller trouver madame Duval, souffrez du moins que je descende moi-même pour voir où elle est restée ».

« Et quand oserai-je vous revoir » ?