Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ses desseins avant son départ. J’aurois désiré d’être dispensé de cette entrevue, mais je n’ai pu l’éviter décemment ; il n’étoit guère possible de renvoyer cette dame sans l’entendre.

Elle me dit qu’elle s’étoit déterminée à faire le voyage de Berry-Hill d’après la défense que j’ai faite à sa petite-fille de la suivre à Paris, et elle me demanda raison de l’autorité que je prétendois m’attribuer. Pour peu que j’eusse été disposé d’entrer en contestation avec elle, je l’aurois trouvée prête à disputer les titres valables que j’aurois pu alléguer ; mais mon intention étant d’éviter des débats inutiles, je pris le parti de l’écouter tranquillement ; et lorsque je remarquai qu’elle étoit lasse de parler, je la priai du plus grand sang-froid de me mettre au fait du motif de sa visite.

Elle me répondit qu’elle venoit pour me démettre du pouvoir que je m’étois arrogé sur sa petits-fille, et elle protesta qu’elle ne quitteroit point ma maison sans y avoir réussi.

Je m’abstiendrai de vous rapporter, madame, les détails de cette conversation désagréable ; je me bornerai à vous rendre compte du résultat de notre entrevue.