Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/309

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on fit avancer un fiacre qui nous transporta à Snow-Hill.

La maison de M. Branghton est petite et incommode, à la boutique près qui est vaste et belle. On nous conduisît au second ; car les appartemens du premier étoient occupés, à ce qu’on nous disoit, par un nommé M. Smith. Nous trouvâmes la famille Branghton et un jeune homme que je ne connoissois pas. L’accueil que je reçus ne fut pas absolument gracieux, et on ne me cacha point que j’étois un hôte inattendu.

M. Dubois m’apperçut d’abord en entrant : « Ah, mon Dieu ! s’écria-t-il, vous voilà, mademoiselle » ?

Le jeune Branghton. « Oh ! bonté, oui ; c’est miss elle-même ».

Miss Polly. « Je ne me serois jamais doutée de sa visite ».

Miss Branghton. « Et moi non plus, assurément, sans quoi je ne l’aurois point reçue dans une chambre comme celle-ci ; j’en suis vraiment honteuse, je n’attendois que ma tante seule. Après tout, c’est votre faute, Tom : vous savez que j’ai voulu demander à M. Smith de nous céder son appartement, vous m’en avez empêchée ; et voilà comme vous faites toujours, grogneur que vous êtes ».