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lui ai prédit plus d’une fois qu’elle mourra fille. Le fait est, qu’elle s’est mis de l’amour en tête pour un certain M. Smith, qui loge chez nous ; c’est un élégant qui ne voudra jamais d’elle ; j’en suis d’autant plus sûre, qu’il a dit l’autre jour à M. Brown, qu’il déteste le mariage ».

« Avez-vous communiqué cette découverte à votre sœur ? »

« Oui ; sans doute, mais elle n’y ajoute pas foi, il faut la laisser faire ; si elle est dupe ensuite, tant pis pour elle ».

Je vis arriver avec plaisir le moment où il fallut nous retirer. M. Branghton nous prévint qu’il nous avoit choisi des chambres dans Holborn, pour avoir le plaisir de nous conserver dans le voisinage : il eut la complaisance de nous y conduire.

Nous sommes logées assez commodément dans la maison d’un bonnetier. Quel bonheur que je sois si peu connue ! il s’en faut bien que ma situation soit digne d’envie : tout ce que je souhaite, c’est de ne rencontrer aucune des connoissances que madame Mirvan m’a fait faire précédemment à Londres.

Ce matin, madame Duval, accom-