Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/316

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pagnée de toute la famille des Branghton, s’est rendue chez un juge de paix, pour faire ses plaintes contre le capitaine. On m’a pressée beaucoup d’être de la partie, et je ne l’ai échappé qu’avec peine. J’attendois avec inquiétude le résultat de cette démarche, car je prévoyois qu’elle pourroit susciter à l’excellente madame Mirvan des embarras fâcheux : heureusement l’affaire n’a point réussi ; le juge a représenté à madame Duval, que puisqu’elle n’avoit ni vu le visage, ni entendu la voix de celui qui l’a attaquée, elle étoit dépourvue entièrement de preuves, et qu’il ne lui restoit guère de probabilités pour obtenir gain de cause, à moins qu’elle ne pût produire des témoins. M. Branghton, de son côté, est d’avis que ce procès pourroit devenir long et coûteux, et que d’ailleurs le succès en seroit douteux. Ainsi il faut y renoncer. Madame Duval a acquiescé à la décision de ces deux experts, mais non sans murmurer. Elle se promet bien de prendre de meilleures précautions à l’avenir, s’il lui arrivoit encore d’être attaquée par des voleurs.

Voilà donc enfin cette ridicule affaire terminée, sans que nous en ayons des suites plus sérieuses à craindre.