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Le jeune Branghton. « Halte-là, Polly, si vous ne voulez qu’à mon tour je raconte votre dernière aventure avec M. Brown. Nous serons bientôt quittes, je vous en avertis ».

Miss Polly rougit ; et pour détourner la conversation, elle me proposa une seconde fois de descendre dans la boutique, en attendant que nous pussions entrer chez M. Smith.

Miss Branghton. « C’est ce que nous pouvons faire de mieux, cousine ; notre rue est un grand passage, et vous verrez bien du beau monde : c’est notre amusement favori quand nous sommes parées ».

Le jeune Branghton. « Elles ne feroient que cela toute la journée, si mon père les laissoit faire ; mais ce n’est pas tout-à-fait la même chose quand vous les voyez le matin en négligé sale et en bonnet de nuit ; alors elles restent nichées en haut dans leur chambre. Quelquefois je leur envoie le jeune Brown ; cela les déconcerte horriblement ; elles courent, elles se cachent, elles crient comme des folles. Pour achever ensuite la pièce, je me mets à rosser les chats ; cela fait un chorus, un vacarme de tous les diables ».