Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/343

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prison ; mais qu’y aurois-je gagné ? Il ne sait rien faire, et le peu de travail auquel on pourroit l’employer, n’auroit pas de quoi acquitter ma prétention. J’ai donc cru devoir recourir à la voie de la douceur, et je lui ai déclaré positivement l’autre jour qu’il me falloit mon argent sur l’heure. Il me renvoya à la semaine prochaine ; mais je lui ai donné à entendre que je n’étois pas homme à me laisser leurer. Alors il me remit une bague qui, j’en suis sûr, vaut dix guinées entre frères. Il ne dit que pour tout au monde il ne voudroit pas s’en défaire ; mais je me moque de ses baliverne, et je compte bien garder le bijou jusqu’à ce que je sois satisfait ».

« Qui sait d’ailleurs, ajouta la cadette des Branghton, comment cette bague lui est venue » ?

« Sans doute ; mais n’importe, je pourrai toujours légitimer ma propriété ».

Quels principes ! mon cher monsieur ; quelle façon de penser ! Et je dois vivre avec ces gens-là ! Mais écoutez la suite, s’il vous plaît.

M. Branghton le fils n’oublia pas d’ajouter son avis : « Je lui promets bien,