Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/345

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« Ah ! parbleu, ajouta le fils, cela seroit plaisant, s’il étoit devenu amoureux de ma cousine ».

« Fi donc, repartit miss Branghton ! la conquête d’un mendiant, j’en aurois honte pour elle ».

Tel fut cet entretien, auquel je n’ai pas pris grande part, comme vous voyez. L’arrivée de M. Smith donna une tournure différente à la conversation. Miss Branghton me pria d’observer avec quel air dégagé M. Smith se présentoit, et elle me demanda si je ne lui trouvois pas la mine d’un homme de distinction ?

Il jugea à propos de nous interrompre : « Venez, mesdemoiselles, que je vous sépare ; je ne souffre nulle part deux femmes l’une à côté de l’autre ». Et en même temps il fit passer poliment miss Branghton sur une autre chaise, et il s’assit entr’elle et moi.

M. Smith. « N’est-il pas vrai, mesdames, que vous voilà mieux placées que tantôt, et ne trouvez-vous pas que mon arrangement est très-bien imaginé ? »

Miss Branghton. » Je n’y ai rien à redire, pourvu que ma cousine en soit contente ».

M. Smith. « Oh ! je me pique tou-