Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on nomma encore plusieurs autres spectacles dont je n’ai pas retenu les noms ; mais je répondois à chaque question par une négative, et mon ignorance désespéra beaucoup ces messieurs.

« Ah çà, reprit M. Smith, quand on eut desservi le thé, commençons par montrer à mademoiselle la différence qu’il y a de vivre avec des gens qui aiment à se divertir. Vive la joie ! Où irons-nous, par exemple, ce soir ? Quant à moi, je proposerois le théâtre de Foote ; mais c’est aux dames à choisir ; je n’ai d’autre volonté que la leur ».

Miss Branghton. « Il faut convenir que monsieur Smith est toujours d’une humeur charmante ».

M. Smith. « Eh ! sans doute, j’aime à être de bonne humeur, et rien ne m’en empêche ; je suis sans soucis, sans femme ! — ha, ha, ha ! excusez, mesdemoiselles, cette idée me fait rire ».

Personne n’ayant envie de contredire le projet de M. Smith, ni de répondre à sa saillie, nous allâmes à Haymarket, où je vis représenter la Pupille et le Commissaire, qui me divertirent beaucoup.

Au sortir du spectacle tout le monde est venu souper ici.