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LETTRE XLV.

Suite de la lettre précédente.

Je fus encore députée hier matin chez M. Branghton, conjointement avec M. Dubois ; nous étions chargés de lier une partie pour la soirée ; madame Duval n’avoit pas trouvé à sortir la veille, et elle en a eu des vapeurs.

J’apperçus, en entrant dans la boutique, mon malheureux Écossais assis dans un coin, un livre à la main. Il me reconnut d’abord, car je le vis changer de visage.

Je fis ma commission à M. Branghton, qui me répondit que miss Polly étoit dans la chambre d’en haut, mais que ses frère et sœur étoient sortis. Je montai pour les attendre.

Miss Polly étoit seule avec M. Brown ; je fus un peu confuse de troubler ce tête-à-tête ; ma présence ne parut cependant pas les gêner beaucoup. Les douceurs et les caresses de M. Brown n’étoient pas celles d’un amant discret et délicat, et sa maîtresse n’avoit pas