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Le jeune Branghton. « Comment elle le trouve ? Admirable, je pense ; où voulez-vous qu’elle ait jamais vu un endroit comme celui-ci » ?

Miss Branghton. « Quant à moi, je m’y plais, parce qu’on y est en belle société ».

M. Branghton. « Convenez, miss, que cette soirée est une fête pour vous ; je juge que de long-temps vous ne vous êtes pas divertie comme aujourd’hui ».

Je tâchai de leur marquer mon contentement ; mais apparemment mes éloges ne leur parurent pas assez exaltés : ils avoient l’air du moins d’en attendre davantage.

Le jeune Branghton ajouta à cette dissertation, que pour goûter véritablement le Vauxhall, il falloit y être à la clôture. « Cela fait, continua-t-il, une soirée délicieuse, un désordre, une confusion de monde, un tintamarre ; ici, des lampions brisés ; là, des femmes qui courent pêle-mêle. — Oh ! sur ma foi, je ne manquerois pas la dernière soirée pour bien de l’argent».

On demanda enfin le compte de la dépense, et nous nous levâmes. Les demoiselles Branghton proposèrent de prendre l’air pendant que les hommes régleroient