Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/360

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des autres personnages de cette société, et en même temps je fais plaisir à madame Duval.

Nous étions à nous promener dans le voisinage de l’orchestre, quand j’entendis sonner une cloche : je ne connoissois pas ce signal, et M. Smith, pour me l’expliquer, me fit courir à perte d’haleine jusqu’au bout du jardin ; là, il me fit entendre qu’on alloit faire jouer les eaux. Nous arrivâmes encore à temps pour jouir de ce spectacle, qui méritait effectivement d’être vu. Ensuite on me fit faire quelques tours dans le jardin, où tous les objets m’étoient nouveaux : mon ignorance et mes méprises amusèrent infiniment ceux qui étoient de notre partie.

Le soupé fut servi dans une des premières loges, et nous nous mîmes à table vers dix-heures. On trouva beaucoup à redire à chaque plat, et cependant on les vida jusqu’au dernier morceau. La conversation roula pendant le repas sur la cherté des vivres, et sur les profits que l’hôte pouvoit faire sur notre dépense. Après qu’on nous eut apporté du vin et du cidre, M. Smith s’écria : « Ah çà, donnons-nous-en au cœur-joie ; il en est temps ou jamais. Comment trouvez-vous, miss, notre Vauxhall » ?