Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/372

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bien élevé, il devoit s’épargner tant de questions indiscrètes. Il semble mesurer ses égards aux sociétés que je fréquente ; car, malgré les familiarités qu’il s’est toujours permises à mon égard, il ne s’est jamais oublié jusqu’à ce point. Aujourd’hui il croit que les temps ont changé, et il change avec eux : tel est, sans doute, le principe d’où il part, et cette façon de penser le rabaisse dans mon esprit plus que tous ses autres défauts.

Quel que fût mon embarras, je ne pus m’empêcher de me divertir beaucoup du singulier rôle que jouoit M. Smith depuis l’apparition de sir Clément ; son ton suffisant et badin l’avoit quitté tout d’un coup, et il observoit le baronnet d’un air de perplexité et d’inquiétude ; la présence d’un homme si supérieur à lui par le rang et les manières, lui imposa une retenue respectueuse, et le fit rentrer dans le néant dont il avoit osé sortir.

Pour échapper à une nouvelle conversation que sir Clément étoit sur le point d’entamer, je m’amusai à examiner un des tableaux de la salle, et j’en demandai l’explication à M. Dubois.

« Vous vous adressez bien mal, me