Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/371

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que je devinois assez par l’air de surprise qu’il affectoit. Il renoua sa conversation avec moi : «Vous n’êtes donc pas, mademoiselle, avec les Mirvan » ?

« Non, monsieur ».

« Y a-t-il long-temps que vous les avez quittés » ?

« Non, monsieur ».

« Malheureux que je suis ! je comptois me rendre à Howard-Grove, et j’en ai déjà écrit au capitaine ; mais mon séjour n’y sera pas de longue durée. Resterez-vous encore quelque temps en ville » ?

« Je ne le crois pas ».

« M’est-il permis de savoir où vous irez ensuite » ?

« Cela n’est pas décidé jusqu’ici ».

« Pas décidé, dites-vous ! Ne retournez-vous pas chez les Mirvan » ?

« En vérité, je n’en sais rien pour le présent ».

Pour me sauver la suite de cet interrogatoire, je me mis à entretenir madame Duval, et je réussis de cette manière à réduire sir Clément au silence.

Quand même le changement subit que sir Clément croit appercevoir dans ma situation, pourroit excuser en quelque manière sa curiosité excessive, il n’en est pas moins vrai qu’en homme