Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/45

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sans gêne : sa voix distincte et mélodieuse, et en même temps merveilleusement variée dans tous ses tons, pleine de vie ; chaque regard est une parole.

J’aurois donné tout au monde pour voir recommencer la pièce. — Et lorsque je le vis danser, — oh ! que j’enviois Clarinde ! J’étois tentée de sauter sur le théâtre pour me mettre de la partie.

Vous me prendrez pour une folle : ainsi je ferai bien de quitter ici la plume. Mais je vous proteste que vous seriez enchanté vous-même de Garrick, si vous le voyiez. Je vais prier madame Mirvan de nous envoyer au spectacle tous les jours que nous passerons ici. Elle me comble de bontés, et Marie, sa charmante fille, est la plus aimable enfant du monde.

Chaque soir, monsieur, je vous rendrai compte de ma journée, avec autant de vérité que si j’étois sous vos yeux.

Dimanche.

Nous avons été ce matin à la chapelle de Portland, et, après le service, nous nous sommes promenées dans le mail du parc Saint-James, qui n’a nullement rempli mon attente. C’est une longue allée couverte d’un gravier sale, très-incom-