Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/67

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« Qu’y a-t-il donc là-dessous » ? demanda l’autre inconnu.

« C’est une ridicule affaire, répondit Orville ; votre Hélène a premièrement refusé ce fat, et ensuite elle a dansé avec moi. Voilà tout ce que j’en sais ».

« Orville, vous êtes un heureux mortel ! Mais mal élevée ; non, cela ne se peut pas : et ignorante, tout aussi peu. Son regard spirituel dément ces épithètes ».

« Je ne le déciderai pas ; mais ce qui est certain, c’est que je me suis tué à la faire parler ; et malgré tous mes efforts, soit innocence, soit malice, elle est restée immobile sur sa chaise, sans me répondre le mot. Puis, quand ce damoiseau est venu faire ses plaintes, elle a jeté un grand éclat de rire insultant, et elle sembloit se divertir beaucoup de sa colère ».

« Oui-dà, mylord ; il y a de l’esprit là-dedans : peut-être cela n’est-il pas encore défriché ».

Marie fut appelée à la danse, et elle n’entendit pas la fin de ce beau dialogue.

Eh bien ! mon cher monsieur, avez-vous jamais vu quelque chose de plus outrageant ? Petite idiote ou malicieuse, quels termes insultans ! non, jamais je ne