Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/66

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sauroit prendre un aussi vilain masque ».

« Oh ! quant à cela, reprit-il, je vous prie de vous en rapporter à moi : car, malgré les égards que j’ai pour votre avis en toute autre chose, vous conviendrez, j’espère, et vous aussi, mylord, que je me connois un peu en bonne ou mauvaise éducation ».

« J’ignorois entièrement, répondit Orville d’un ton sérieux, quel pouvoit être le sujet de votre mécontentement ; ainsi je devois être surpris de la sortie que je vous ai vu faire ».

« J’étois très-éloigné, mylord, de vous offenser ; mais une fille de rien qui se donne de tels airs, certes cela n’étoit pas aisé à digérer. J’ai pris toutes les peines possibles pour savoir qui elle est ; personne ne la connoît ».

« Oh ! ce ne peut être, s’écria mon défenseur, que la fille de quelque curé de village ».

« Ha, ha, ha, bravo ! sur mon honneur, je l’aurois deviné par ses manières ».

Charmé de cette saillie, il continua ses éclats de rire, et il s’en alla probablement répéter ce prétendu bon mot dans le reste de l’assemblée.