Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/81

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« Cette dame, répondit froidement le capitaine, est la maîtresse de faire ce qu’il lui plaît » ; et il s’en alla sur-le-champ.

Alors mon persécuteur se retournant poliment vers madame Mirvan, lui dit : « Obtiendrai-je donc, madame, de vos bontés, un mot d’intercession » ?

« Monsieur, reprit-elle, je n’ai pas l’avantage de vous connoître ».

« Dès que je serai connu, madame, je me flatte que vous m’honorerez de votre suffrage ; mais il seroit bien plus généreux de m’accorder votre protection avant que de me connoître ; j’ose garantir que vous n’aurez pas lieu de la » regretter ».

Madame Mirvan lui répondit avec quelque embarras : « Je suis persuadée, monsieur, que vous êtes un parfaitement galant homme, mais…

« Eh quoi ! madame, vos doutes une fois levés, pourquoi ce mais » ?

« Eh bien ! monsieur, reprit madame Mirvan avec un sourire indulgent, je vais vous rendre franchise pour franchise ; voyons l’effet que cela produira. Sachez donc une fois pour toutes… ».

« Pardonnez, madame, interrompit-il avec impatience, et de grace quittez