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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/363

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meil semble fuir la grande joie comme les grands chagrins ; — je vais passer une partie de la nuit à continuer mon journal.

Nous fîmes partie hier au soir d’aller à Bath, que je n’avois pas vu encore, et nous nous sommes mis en route ce matin d’abord après le déjeûné. Lady Louise et madame Beaumont étoient dans le phaéton de mylord Merton, M. Coverley dans celui de M. Lovel, madame Selwyn et moi nous étions, restées avec mylord Orville.

À une petite demi-lieue de Clifton, nous remarquâmes une chaise de poste qui nous suivoit au galop et lorsqu’elle fut à notre portée, nous entendîmes une voix crier à nos domestiques : « Holà, garçons, pouvez-vous me dire si miss Anville est dans une de ces chaises » ?

Je reconnus d’abord le capitaine Mirvan, et mylord Orville arrêta notre voiture. Le capitaine mit pied à terre, pour venir nous complimenter. « Ah ! vous voilà, miss Anville, comment va-t-il ? On m’a dit que vous étiez devenue miss Belmont, — je vous en félicite ; — mais que fait notre vieille Française ?

« Madame Duval ? je suppose qu’elle se porte bien ».