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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/364

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« Je l’espère, du moins, et je me flatte bien de lui faire reprendre service ; elle s’est assez reposée, il est temps qu’elle rentre en campagne. — Et à propos, son chevalier ? vous ne m’en dites rien ; est-il toujours si maigre » ?

« Je n’en sais rien, ils ne sont à Bristol ni l’un ni l’autre ».

« Non ? — mais du moins, la vieille grand’maman sera de la noce ! L’occasion sera belle pour y étaler ses étoffes de Lyon. D’ailleurs, je me propose de danser avec elle une courante sur un air nouveau. Quand est-ce qu’elle arrive » ?

« Nous ne l’attendons pas du tout ».

« Comment, diable ! voilà une mauvaise nouvelle. — J’ai rêvé tout le long du chemin à lui jouer quelque tour de ma façon ».

« Cela est extrêmement obligeant ».

« Oh ! je vous promets que Marion n’auroit pas réussi à m’engager dans cette course, si j’avais pu prévoir que je ne trouverois pas ma vieille Française ; je m’étois fait une fête de la régaler de la belle manière ».

« C’est donc miss Mirvan qui vous a engagé à ce voyage » ?

« Oui, nous avons couru toute la nuit ».