Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que cette idée me revient beaucoup, et je n’y vois point de difficultés. Faisons appeler le cocher ».

« Pas pour tout au monde, répondis-je, la chose est impossible ».

« Bon ! on voit bien, mon enfant, reprit madame Duval, que vous n’avez aucune idée de l’usage du monde ; laissez-moi faire ». Puis s’adressant à l’un des domestiques : « Je vous prie, monsieur, de faire avancer le cocher ; j’ai à lui parler ».

Le laquais la regarda, mais sans bouger.

« De grace, madame, lui dis-je, ayez la bonté de renoncer à ce projet ; je ne connois pas assez mylord Orville pour prendre une telle liberté ».

« Taisez-vous, petite ignorante ! et si ce valet ne veut point appeler le cocher, j’irai le chercher moi-même ».

Le domestique lui rit au nez, et madame Duval sortit pour faire signe au cocher d’avancer. Il arriva en effet ; j’employai tous mes soins pour prévenir l’incongruité qu’on alloit commettre, et pour engager madame Duval à prendre une remise : mais à quoi servent les représentations avec cette femme ? Elle poussa sa pointe avec d’autant plus